Contrôle technique
Desperate Struggle, digne suite de No More Heroes, reprend logiquement le gameplay et l'univers de ce dernier. On le comprend dès la superbe introduction avec un combat contre le 51é assassin du classement UAA, équivalent du classement FIFA des assassins.
Durant cette introduction on reprend nos marques avec le système de combat grâce à un mini tutoriel, malheureusement mal fait et intégré. Par contre cela nous permet de découvrir les changements apportés au gameplay.
On sent la volonté des développeurs de varier l'action avec le rallongement des combos au katana et l'ajout d'enchainements pieds et poings à l'aide du bouton B, en lieu et place de l'unique coup de pied assommant. On a aussi le droit à une nouvelle attaque se déclenchant en secouant la wiimote et effectuant un coup rapide au sabre laser. Cette attaque est efficace à mi-distance pour se rapprocher de l'adversaire et enchainer avec les combos. La dernière amélioration concerne l'extase, ces pouvoirs qui se déclenchent quand on a enchainé plusieurs ennemis sans se faire toucher. Le système devient plus clair et bien plus fun à utiliser.
Le reste du gameplay est le même que dans le premier. Attaque avec le bouton A, position haute ou basse avec la wiimote pour la garde, esquive avec la croix, lock avec Z et finish move à la détection de mouvement.
Cette introduction permet aussi de poser le contexte et mettre en place le scénario qui n'est rien d'autre qu'une histoire de vengeance. Autant le scénario du premier était très sympa, avec de bonnes surprises, autant ici il est plus que secondaire. Il y a bien quelques éléments au cours du jeu qui forment une trame annexe, mais rien de bien folichon.
Après ce premier combat, le héros retourne comme dans le premier épisode au No More Heroes Motel où il vit. La chambre se visite librement et peut être considérée comme un mode à part. On y retrouve Jeanne, la chatte de Travis qu'il va falloir faire maigrir à l'aide de mini-jeux, un shoot'em up à base de magicals girls, et pleins de détails à découvrir au fur et à mesure de l'aventure.
Sortie de cette chambre on se retrouve, contrairement au premier opus où on pouvait se ballader dans Santa Destroy comme on le voulait, sur une map avec une navigation par menus. C'est à partir de là qu'on choisi ses activités. On a toujours le droit aux jobs pour récolter de l'argent et aux entrainements à la salle de gym pour augmenter sa force et son endurance. La différence vient des minis-jeux qui prennent maintenant la forme de jeux 8-bits. Cela inclut une esthétique rétro en 2D et une jouabilité comme à l'époque. Si l'esthétique est réussi, la jouabilité est ratée car trop rigide et limitée. A part deux ou trois jobs intéressants, cette nouvelle approche est malheureusement un échec. Les jobs servent toujours à gagner de l'argent, mais ce dernier perd énormément d'importance, puisqu'il n'est plus utile pour faire des combats classés. Il ne sert donc plus qu'à acheter des vêtements et payer les cours de gym.
Venons en maintenant à la réalisation. Cette dernière a été sérieusement améliorée avec une modélisation beaucoup plus riche et détaillée. Les animations, le gros point fort de la réalisation, sont extrêmement fluides et s'accordent parfaitement avec le dynamisme des combats. Ces derniers sont d'ailleurs nettement plus colorés avec des effets spéciaux efficaces et lisibles et des giclées de sang proprement hallucinantes (la version européenne n'est cette fois ci pas censurée). Seuls bémols, des ralentissements apparaissent dans les cinématiques, qui sont heureusement très bien mises en scène, et une caméra très capricieuse qui gène trop souvent l'action. Je n'oublie pas de parler de l'habillage très pixel-art reprit en grande partie au premier épisode, et qui est une vraie réussite dans l'intégration au jeu.
La bande son quand à elle est riche et variée. Réalisée par le célèbre Akira Yamaoka, elle mélange rock, électro, et sons 8 bits. Cette O.S.T énergique colle donc parfaitement à l'ambiance déjantée du titre, ce qui est un très bon point.
Je termine sur la durée de vie, qui est nettement inférieure à celle du premier. On passe moins de temps sur les mini-jeux, et on ne se ballade plus dans la ville, ce qui forcément fait diminuer le temps de jeu. On se retrouve à faire le scénario en ligne droite, ce qui peut-être un plus pour certains, un moins pour d'autres. Mais finalement, le plus gros soucis, c'est que le "new game +" a disparu. Il n'y a aucun ajout une fois qu'on a fini le jeu, aucun bonus à récupérer.
Ressenti
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce Desperate Struggle m'a déçu. Pourtant au début c'était bien parti avec cette introduction fantastique nous replongeant dans cet univers hallucinant et halluciné de No More Heroes. L'ambiance est bonne et les allusions sexuelles pleuvent, tout comme les références geek/otaku. Le premier combat est ultra dynamique et la réalisation bien plus élevée que le premier. Malheureusement, l'extase est vite retombée, à cause de ces mini-jeux sans intérêts et surtout de ces boss manquant de charisme.
On ressent une réelle volonté de corriger les défauts du premier et de varier les situations, malheureusement c'est souvent raté, à l'image de ces phases en moto injouables.
Cela s'accorde avec l'histoire parfois étrange, notamment sur l'évolution dans le classement avec des choix scénaristiques qui sortent de je ne sais où et qui cassent la cohérence du jeu plus qu'autre chose.
Bien sûr tout n'est pas à jeter, loin de là. J'ai même pris un pied monstrueux sur l'ensemble du jeu. La disparition des phases en ville ne me dérange pas plus que ça. Le fait de "rusher" l'histoire me plait, car ça permet d'éviter la lassitude, dont je suis malheureusement facilement sujet. Et malgré le casting de boss légèrement raté, le système de combat m'a encore plus fait kiffer, et reste un des meilleurs défouloir que je connaisse.
Ce que disent les sens
La vue : WTF ?!! Délires visuels constants avec des mélanges de pixel-art et d'aplats de couleurs totalement fous.
L'ouïe : En parfait accord avec la vue. Tout concorde et du coup WTF again !!
Le toucher : Que c'est bon ! On fait ce qu'on veux ça fonctionne, l'ennemi meurt dans tous les cas.
L'odorat : Ça sent la bonne sueur. Ça sent les gars qui ont bossé sur leur sujet.
Le goût : Un bonbon acide. Celui qui pique mais qu'on adore parce qu'il pique justement. Un léger arrière-goût amère quand même.
Le mot de la fin
Petite déception par rapport à ce qu'on en attendait, ce No More Hereos : Desperate Struggle devient quand même un essentiel de la Wii et du beat them all en général.
Ce jeu est par contre à faire absolument après le premier pour bien comprendre toutes les références et apprécier les changements de gameplay.